Cette œuvre d’assemblage fait écho à la guerre Russo-ukrainienne en cours. L’horreur dont nous sommes les témoins, à distance, submergés par l’abrutissement médiatique appelle à prendre de la distance et du recul au moyen d’un décalage artistique. Les références à l’armée russe s’imposent au premier abord par la couleur rouge dominante du char d’assaut et le symbole de l’étoile, rouge elle aussi. Mais les pistes se brouillent par la présence du personnage principal : une poupée barbie, représentative des valeurs occidentales, de sa dépravation aux yeux de l’orient. Ou encore la présence de cette célèbre marque de bière Heineken d’origine néerlandaise symbole ici des biens de consommation des riches pays européens. Une guerre complexe entre des valeurs civilisationnelles opposés dans laquelle on ne sait plus qui agresse qui, qui est à l’origine de quoi. Des éléments absurdes comme l’utilisation de diodes lumineuses décoratives ou la tenue légère de la combattante féminine achèvent de dédramatiser, dans la mesure du possible, ce conflit terrifiant.